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Michel Roux-Spitz 1888-1957

Michel Roux-Spitz né à Lyon, il suit la voie de son père, et s’inscrit en 1908 aux Beaux-Arts dans la section architecture.

 


Bien qu’il n’ait jamais été l’élève de Tony Garnier, il lui vouera une admiration sans bornes et sur ses conseils, il obtient en 1920 le premier grand prix de Rome.
Il reste quatre ans à la villa Médicis où il se lie d’amitié avec les sculpteurs Janniot ou Delamarre.

Il présente à Lyon, au Salon d’Automne de 1923, plusieurs éléments de mobilier en fer forgé exécutés par le ferronnier Piguet.
En 1924, il conçoit une œuvre austère avec le sculpteur Marcel Renard, le monument du poète Camille Roy.

Michel Roux-Spitz construit plusieurs villas dans la banlieue lyonnaise, dont la villa Weitz, meublée par Ruhlmann et travaille sur la diversité de matériaux, de la pierre de Buxy, du ciment armé ou des céramiques de Fau et Guillard. Également dans des quartiers populaires comme Vaise ou la Croix-Rousse, il réalise des écoles et une salle des fêtes. Et plusieurs brasseries dans le centre ville.

En 1924, il s’installe à Paris et ouvre un bureau dans le quinzième arrondissement.
Lors de l’Exposition de 1925, sa participation est multiple. Dans le pavillon du Lyonnais, il organise la présentation décorative de la soierie. Les stucs et les staffs sont à l’extérieur des vases en « pierre reconstituée » et à l’intérieur des « marbres artificiels », nouveaux matériaux brevetés par une entreprise lyonnaise.

Mais sa pièce maîtresse est la réalisation pour la maison Barbedienne du « Hall d’attente du Ministère des Beaux-Arts » où il conçoit un bureau en ébène de Macassar et ivoire, digne de Ruhlmann, entouré par les plus grands sculpteurs du moment, Bourdelle, Landowski, ou Wlérick.
Il travaille pour la Compagnie universelle du canal de Suez, réalise immeubles et ateliers ainsi que le monument à la Défense sur le canal.

Michel Roux-Spitz bâtit vers 1925-28 un immeuble en béton armé, rue Guynemer, qui inaugure sa « série blanche », ensembles de constructions modernistes, bientôt suivi dans les années 1930 de l’immeuble Ford, boulevard des Italiens et de l’immeuble des luminaires Perzel.
Parallèlement, à Lyon, il conçoit pour un traiteur de la place Bellecour, une grande salle de réceptions où le plafond lumineux en dalles de verre vient éclairer un panneau en laque dessiné par le sculpteur Janniot.

Après avoir été rédacteur en chef de la revue L’architecte, il participe à la création de L’architecture d’aujourd’hui. A cette époque, ses affaires sont devenues principalement parisiennes, il s’agrandit et emploie alors une cinquantaine de personnes.

Quelque temps plus tard (1934-38), il exécute sa dernière œuvre lyonnaise, l’Hôtel des postes, place Antonin Poncet. Les projets préparatoires, empreints de force, associaient les lignes verticales et horizontales, malheureusement il doit se plier à des exigences municipales et nous livre cet austère bâtiment en longueur, très éloigné de ses premières esquisses.
 
Puis à partir de 1937, c’est la conception de sa maison à Dinard où il rassemble toutes ses idées et toutes ses techniques à des fins personnelles. Sur un promontoire, articulée autour d’un grand escalier intérieur, avec un jardin parfaitement dessiné, elle est agrémentée de fresques de Janniot. C’est là, dans cette œuvre emblématique, qu’il finira ses jours.

Thierry Roche