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Tony Garnier 1869-1948

Après les Beaux-Arts de Lyon, d’où il sort brillamment en 1890, avec un premier prix d’architecture, il s’inscrit ensuite à ceux de Paris afin de préparer le prix de Rome, qu’il obtient en 1899. Tony GARNIER se rend à l’académie de France,

à la villa Médicis, où sa passion pour la Rome antique va enfin pouvoir s’exercer.

Toute son architecture future tentera d’adapter au 20è siècle les principes romains, dans la façon de structurer l’espace par de larges voies de circulation où de disposer un atrium au milieu d’un jardin.

En 1901, comme envoi complémentaire de 1ère année, il présente les plans de la « Cité industrielle ». Tout un contexte social se profile dans lequel chaque individu, chaque corporation, chaque industrie a sa place définie dans un ensemble fonctionnel. Le travail, l’habitation et les loisirs ont chacun leurs espaces concomitants. Ce projet, imaginé pour l’embouchure du Rhône, restera dans les cartons. Si cette utopie avait été réalisée vers 1910, elle aurait été à l’avant-garde, presque futuriste. Elle aurait été la première ville moderne du 20è siècle. Pourtant ce n’est qu’en 1917 qu’il publie un luxueux portfolio de 164 planches : « Une cité industrielle, étude pour la construction des villes ».

A son retour de Rome en 1904, il commence par quelques ensembles le long du Parc de la Tête d’Or, plus discrets que ses projets visionnaires.
En 1905, Edouard Herriot, son ami, est élu maire de Lyon et le nomme architecte de la ville. Il se voit confier de nombreuses réalisations dans le cadre de la restructuration urbaine et pourra décliner son style par des constructions dont la plupart sont encore en place, comme les abattoirs de la Mouche (halle Tony Garnier), le stade de Gerland, l’hôpital Edouard Herriot ou le quartier des Etats-Unis.
 
À l’instar des architectes autrichiens comme Hoffmann, Loos ou Wagner, il se pose également en défenseur des arts décoratifs. Lors de la construction de sa propre villa à Saint Rambert en 1910-12, il expérimente pour la première fois le béton, matériau du futur, avec en son centre, un atrium qui assure la répartition des pièces. Pour son usage personnel, il conçoit des meubles en marbre et en chêne de structure quasi monacale.


En 1925, lors de l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, il est élu président de la section Architecture et exécute le pavillon de Rhône et Loire dans lequel les lignes sont « massives, rigoureuses comme un théorème ».

Plus tard, en 1928, il réalise, en collaboration avec sa femme qui y expose ses poteries, le jardin du salon des Arts Décoratifs Modernes Lyonnais.

Une de ses dernières réalisations sera parisienne. Il s’agit de l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt, qui fut achevé en 1935. A l’intérieur un hall central entouré de guichets est éclairé par une lumière zénithale. La structure en béton armé est laissée visible, et des cloisons mobiles sont imaginées par Jean Prouvé, futur concepteur de mobilier minimaliste.

Peu avant la guerre, il se retire à La Bédoule, près de Cassis, où il avait eu l’occasion de construire plusieurs villas, et y finit ses jours.


Thierry Roche